– Et elles sont cuites aussi?

– à quoi donc aurais-je eu l’esprit si je ne les avais pas mises dans le feu dès qu’il a été allumé? Ça se fait toujours, aux champs.

– Ah ça, petite Marie, nous allons souper ensemble! je veux boire à ta santé et te souhaiter un bon mari… là, comme tu le souhaiterais toi-même. Dis-moi un peu cela!

– J’en serais fort empêchée, Germain, car je n’y ai pas encore songé.

– Comment, pas du tout? jamais? dit Germain en commençant à manger avec un appétit de laboureur, mais coupant les meilleurs morceaux pour les offrir à sa compagne, qui refusa obstinément et se contenta de quelques châtaignes. Dis-moi donc, petite Marie, reprit-il, voyant qu’elle ne songeait pas à lui répondre, tu n’as pas encore eu l’idée du mariage? tu es en âge pourtant!

– Peut-être, dit-elle; mais je suis trop pauvre. Il faut au moins cent écus pour entrer en ménage, et je dois travailler cinq ou six ans pour les amasser.

– Pauvre fille! je voudrais que le père Maurice voulût bien me donner cent écus pour t’en faire cadeau.

– Grand merci, Germain. Eh bien! qu’est-ce qu’on dirait de moi?

– Que veux-tu qu’on dise? on sait bien que je suis vieux et que je ne peux pas t’épouser. Alors on ne supposerait pas que je… que tu…

– Dites donc, laboureur! voilà votre enfant qui se réveille, dit la petite Marie.


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