Je sors de la gare et je retrouve, dans mon gousset, encore un florin. J’ai donc de quoi dîner, pensai-je. Et je n’avais pas fait cent pas que je retournais au salon de jeu. Je mis mon florin sur «manque», et vraiment il y a quelque chose de particulier en ceci: un homme seul, loin de son pays natal, loin de ses amis, sans savoir s’il mangera aujourd’hui, risque son dernier florin, le dernier des derniers! J’ai gagné, et, vingt minutes après, je sortais avec cent soixante-dix florins dans ma poche. C’est un fait! Voilà mon dernier florin! Et que serais-je devenu si j’avais manqué de courage?…
Demain, demain, tout finira…
(1866)