V HYGIENE. MORALE. CONDUITE

Trop tard peut-être! – Ma mère et Jeanne. – Ma santé par charité, par devoir! – Maladies de Jeanne. Infirmités, solitude de ma mère.

– Faire son devoir tous les jours et se fier à Dieu, pour le lendemain.

– La seule manière de gagner de l'argent est de travailler d'une manière désintéressée.

– Une sagesse abrégée. Toilette, prière, travail.

– Prière: charité, sagesse et force.

– Sans la charité, je ne suis qu'une cymbale retentissante.

– Mes humiliations ont été des grâces de Dieu.

– Ma phase d'égoïsme est-elle finie?

– La faculté de répondre à la nécessité de chaque minute, l'exactitude, en un mot, doit trouver infailliblement sa récompense.

«Le malheur qui se perpétue produit sur l'âme l'effet de la vieillesse sur le corps: on ne peut plus remuer; on se couche…

D'un autre côté, on tire de l'extrême jeunesse des raisons d'atermoiement; quand on a beaucoup de temps à dépenser, on se persuade qu'on peut attendre des années à jouer devant les événements.

Chateaubriand.»

VI HYGIENE. CONDUITE METHODE

92.

Jeanne 300, ma mère 200, moi 300. 800 fr. par mois. Travailler de six heures du matin à midi, à jeun. Travailler en aveugle, sans but, comme un fou. Nous verrons le résultat.

Je suppose que j'attache ma destinée à un travail non interrompu de plusieurs heures.

Tout est réparable. Il est encore temps. Qui sait même si des plaisirs nouveaux…?

Gloire, paiement de mes Dettes. – Richesse de Jeanne et de ma mère.

Je n'ai pas encore connu le plaisir d'un plan réalisé. Puissance de l'idée fixe. Puissance de l'Espérance.

L'habitude d'accomplir le Devoir chasse la peur.

Il faut vouloir rêver et savoir rêver. Évocation de l'inspiration. Art magique. Se mettre tout de suite à écrire. Je raisonne trop.

Travail immédiat, même mauvais, vaut mieux que la rêverie.

Une suite de petites volontés fait un gros résultat.

Tout le recul de la volonté est une parcelle de substance perdue. Combien donc l'hésitation est prodigue! Et qu'on juge de l'immensité de l'effort final nécessaire pour réparer tant de pertes!

L'homme qui fait sa prière le soir est un capitaine qui pose des sentinelles. Il peut dormir.

Rêves sur la Mort et avertissements.

Je n'ai jusqu'à présent joui de mes souvenirs que tout seul; il faut en jouir à deux. Faire des jouissances du cœur une passion.

Parce que je comprends une existence glorieuse, je me crois capable de la réaliser. O Jean-Jacques!

Le travail engendre forcément les bonnes mœurs, sobriété et chasteté, conséquemment la santé, la richesse, le génie successif et progressif, et la charité. Age quod agis.

Poisson, bains froids, douches, lichen, pastilles, occasionnellement; d'ailleurs suppression de tout excitant.

Lichen d'Islande… 125 gr.

Sucre blanc… 250 gr.

Faire tremper le lichen, pendant 12 ou 15 heures, dans une quantité d'eau froide suffisante, puis jeter l'eau.

Faire bouillir le lichen dans 2 litres d'eau sur un feu doux et soutenu jusqu'à ce que ces deux litres se réduisent à un seul litre; écumer une seule fois; ajouter alors les 250 grammes de sucre et laisser épaissir jusqu'à la consistance de sirop.

Laisser refroidir. Prendre par jour trois très grandes cuillerées à bouche, le matin, à midi et le soir. Ne pas craindre de forcer les doses si les crises étaient trop fréquentes.

VII HYGIENE. CONDUITE. METHODE

93.

Je me jure à moi-même de prendre désormais les règles suivantes pour règles éternelles de ma vie:

Faire tous les matins ma prière à Dieu, réservoir de toute force et de toute justice, à mon père, à Mariette et à Poe, comme intercesseurs; les prier de me communiquer la force nécessaire pour accomplir tous mes devoirs, et d'octroyer à ma mère une vie assez longue pour jouir de ma transformation; travailler toute la journée, ou du moins tant que mes forces me le permettront; me fier à Dieu, c'est-à-dire à la Justice même, pour la réussite de mes projets; faire tous les soirs une nouvelle prière, pour demander à Dieu la vie et la force pour ma mère et pour moi; faire de tout ce que je gagnerai quatre parts, – une pour la vie courante, une pour mes créanciers, une pour mes amis, et une pour ma mère; – obéir aux principes de la plus stricte sobriété, dont le premier est la suppression de tous les excitants, quels qu'ils soient.

VIII HYGIENE. CONDUITE. METHODE

(Extraits de The Conduct of Life, d’Emerson)

Great men… have not been boasters and buffoons, but perceivers of the terror of life, and have manned themselves to face it.

“Fate is nothing but the deeds committed in a prior state of existence.”

“What we wish for in youth comes in heaps on us in old age”, too often cursed with the granting of our prayer; and hence the high caution, that since we are sure of having what we wish we beware to ask only for high things.

The one prudence in life is concentration; the one evil is dissipation.

The poet Campbell said that “a man accustomed to work was equal to any achievement he resolved on, and that, for himself necessity, not inspiration, was the prompter of his muse.”

In our flowing affairs a decision must be made, – the best, if you can; but any is better than none.

The second substitute for temperament is drill, the power of use and routine.

“More are made good by exercitation than by nature”, said Democritus.

Mirabeau said: “Why should we feel ourselves to be men, unless it be to succeed in everything, everywhere. You must say of nothing: That is beneath me, nor feel that anything can be out of your power. Nothing is impossible to the man who can will. Is that necessary? That shall be. This is the only Law of success.

We acquire the strength we have overcome.

The hero is he who is immovably centred.

The main difference between people seems to be, that one man can come under obligations on which you can rely; and another is not. As he has not a law within him, there’s nothing to tie him to.


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