Письмо к жене я адресовал в ваш дом, чтобы оно вернее дошло. Еще раз поручаю вам жену и детей — любите их меня ради. Мне, признаюсь, иногда очень грустно за жену. Никто на свете не знает, кроме меня, как ей должно быть на сердце… Мне бы очень хотелось, чтобы во время своего пребывания она поддержала некоторые связи и чтобы, если можно, удалось ей познакомиться с графиней Нессельроде. Я теперь на опыте уверился, как по нашей службе подобные связи необходимы. Без этого тотчас попадешь в Годениусы. Уверен, что с вашей стороны вы сделаете все возможное.
При прощании с папинькой я просил его переслать в Мюнхен через жену или как ему угодно письменное обязательство от своего имени касательно занятых мною денег у ее тетки и сестры — и теперь повторяю ту же просьбу. Вы видите, какой я бесстыдный попрошайка. Вольно же вам любить меня. — Простите. Первое мое письмо получите из Мюнхена.
Munich. Ce 29 août/10 septembre 1837
Avant tout laissez-moi
Quant à la société de Munich, je n’en ai retrouvé que quelques débris. Il n’y a que le corps diplomatique qui soit au complet. Mr Sévérine toujours établi hors de la ville, et qui est encore fort peu accommodé dans le pays, m’a fait l’accueil le
Maltitz est absent. Mais j’espère qu’il ne tardera pas à revenir.
Vous me parlez du choléra dans votre lettre. N’en ayez, je vous prie, nul souci. D’abord il n’est pas à Turin, et selon la position de l’endroit il n’est pas même probable qu’il y vienne. Et puis je vous promets, que si j’apprenais qu’il y est, j’ajournerai mon départ, ce qui peut se faire sans grand inconvénient. Je saurai à quoi m’en tenir, en passant par la Suisse, où je compte me rendre dans quelques jours d’ici pour y avoir une entrevue avec Potemkine qui y est en ce moment et qui probablement y restera quelque temps, vu que le choléra règne à Rome avec une grande intensité. D’après les dernières nouvelles la maladie était arrivée jusqu’à Florence. Quant à Gênes, il n’y a eu que des cas isolés.
Ce qui m’inquiète bien plus que le choléra italien, c’est le typhus qui règne à Varsovie. J’espère que Nicolas persistera dans son projet de venir vous voir à Pétersbourg, et une fois près de vous, faites-moi le plaisir de le garder jusqu’à ce que vous puissiez le renvoyer sans danger à Varsovie. Oh les maudites distances.
Je viens d’écrire à ma femme une longue lettre. Je vous avoue que son voyage me préoccupe et m’inquiète beaucoup. Je lui ai dit les inconvénients réels que je voyais à le lui laisser entreprendre dans cette saison et dans les circonstances actuelles. Je ne répéterai pas ici toutes les raisons que je lui allègue dans ma lettre. Ce serait trop long. D’ailleurs, en vous en parlant, elle vous les fera connaître. D’abord je crains beaucoup la fatigue du voyage
Puis donc l’impossibilité où l’on est de calculer juste à d’aussi énormes distances, je crains fort qu’arrivée à Munich, elle ne soit empêchée par un obstacle quelconque de continuer, et il suffirait d’un retard de quelques jours pour faire manquer tout son voyage et l’obliger de passer l’hiver en Allemagne. Ce qui serait très pénible pour elle, très désagréable pour moi et entretiendrait pour tous deux de notables dérangements. D’ailleurs, pour qu’à son arrivée à Turin nous ne nous trouvions pas replongés dans de nouveaux embarras, il faut de toute nécessité que nous ayons obtenu du Ministère, avec l’aide d’Amélie Krüdener, de quoi faire face aux frais de prendre établissement. Cette condition est de rigueur. Car si les embarras pécuniaires sont une grande calamité partout toujours, ils sont cent fois plus intolérables dans un pays où l’on est tout à fait étranger et en face d’une société où vous ne pouvez espérer de trouver aucun point d’appui.
Voilà quelques-unes des raisons que je lui ai exposées… Je veux, j’exige d’elle qu’après les avoir mûrement pesées et méditées elle prenne une détermination parfaitement libre et spontanée. Car elle seule est en état d’avoir un avis sur ce qu’il y a à faire, puisqu’elle seule connaît à fond notre position toute entière. Je sais que le parti de passer l’hiver à Pétersb
Quant à moi, grâce à la modestie du mode que j’ai choisi pour faire ma course de courrier, je suis parvenu à ne dépenser que cent ducats. Il m’en reste encore deux cents. Cet argent doit me suffire pour faire arriver à Turin et me mettre en mesure d’attraper le bout de l’année.
Nous voilà de nouveau dans les lettres. Est-il vrai qu’il y a trois semaines à peine j’étais auprès de vous. Ou bien n’était-ce qu’un rêve. Puissé-je bientôt m’endormir. Adieu, cher papa, adieu, chère maman, embrassez de ma part Dorothée et son enfant et dites mille amitiés à son mari. T. T.
Мюнхен. 29 августа/10 сентября 1837