Georges Bernanos

Bernanos, Georges (1888-1948), écrivain catholique français dont les romans exaltent le mystère de la foi. Né à Paris, il reçut une éducation traditionnelle et fit des études de lettres et de droit. D'abord journaliste, il dirigea à Rouen un hebdomadaire monarchiste (1913-1914), puis collabora à l'Action française, se livrant à une critique acerbe de la bourgeoisie (thème qu'il développa plus tard dans son pamphlet la Grande Peur des bien-pensants, 1930). Blessé au cours de la Première Guerre mondiale, il se maria à son retour, abandonna son ancienne activité et accepta un emploi dans une compagnie d'assurances à Bar-le-Duc. Parallèlement, il publia un premier roman (Sous le soleil de Satan, 1926), véritable tragédie surnaturelle de la possession où s'opposent, à travers l'évocation de deux destins, le pouvoir de Satan et celui de Dieu. Cette œuvre connut un succès suffisant pour qu'il décide de vivre désormais de sa plume. Bernanos entra alors dans une période de grande fécondité et, après la parution de deux nouveaux récits (l'Imposture, 1928; la Joie, 1929, prix Femina), séjourna à LaBayorre (1931-1934), puis aux Baléares (1934-1937), où il écrivit coup sur coup plusieurs romans (Un crime, 1935; le Journal d'un curé de campagne, 1936; la Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937 et Un mauvais rêve, posth., 1950), et où il assista au début de la guerre d'Espagne. D'abord favorable au soulèvement franquiste, il s'éleva bientôt contre la collusion de l'Église avec Franco et, de retour en France, publia les Grands Cimetières sous la lune (1938), "témoignage d'un homme libre", farouchement opposé à "une conception hideuse de l'ordre". Pressentant la tragédie qui s'annonçait en Europe, il s'exila au Brésil en juillet 1938, où il termina la rédaction de Monsieur Ouine (publié en 1946). Rompant définitivement avec Maurras, à qui il reprochait de s'être rallié à Franco (Nous autres Français, 1939), il se consacra désormais exclusivement à des écrits de combats (notamment publiés dans la presse brésilienne, puis recueillis en deux volumes: Lettre aux Anglais, 1946 et les Enfants humiliés, posth., 1949) qui firent de lui un des animateurs spirituels de la Résistance. Rentré en France à la Libération, il poursuivit son œuvre d'essayiste et de journaliste et composa une pièce de théâtre, les Dialogues des carmélites (posth., 1955), dont Francis Poulenc tira un opéra, représenté pour la première fois à Paris en 1957.


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